Galette des rois : date, recettes, origines… Tout savoir sur l’Epiphanie
La galette des rois suit chaque année les fêtes de Noël et de la Saint-Sylvestre. Mais quand a-t-elle lieu exactement ? Pourquoi l’Epiphanie est-elle associée à la galette des rois ? D’où vient la tradition de la fève ? Et surtout : brioche ou frangipane, quelle est la vraie recette de la galette des rois ?
La galette des rois, c’est quand ? Chaque hiver, après le passage à la nouvelle année, c’est la même question. Et bien d’autre suivent : d’où vient la galette des rois ? Quelles sont les origines de l’Epiphanie ? Est-ce une fête païenne ou religieuse ? Et quelle est la véritable recette de la galette des rois (ou la meilleure) ? Bien des explications ont été apportées sur cette fête célébrée chaque année depuis des temps immémoriaux.
On sait, dans l’imaginaire chrétien, que la galette des rois fait référence aux trois rois mages qui, guidés par une étoile (l’étoile du berger), se sont rendus à Bethléem, pour se recueillir devant la crèche où serait né Jésus, offrant à l’enfant de précieux présents. Mais on apprend vite, en se penchant sur la question, que l’Epiphanie (ou son équivalent) était déjà fêtée bien avant l’avènement de la religion chrétienne. Le point pour s’y retrouver.
La date de l’Epiphanie et de la galette des rois
Quand peut-on (enfin) manger de la galette des rois ? L’Epiphanie est traditionnellement fixée dans le calendrier chrétien le 6 janvier, soit douze jours après la naissance de Jésus selon la liturgie romaine. Le 6 janvier tombant régulièrement en pleine semaine, une réforme a transféré la date au second dimanche suivant Noël, soit, quasi-systématiquement, au premier dimanche de janvier. La galette des rois est donc découpée à cette date, en tout cas dans les pays qui n’ont pas de jour férié dédié à l’Epiphanie.
En 2014, le 6 janvier tombait un lundi, ce qui a reporté la fête au dimanche 5 janvier. En 2013, l’Epiphanie a été fêtée le 8 janvier. En 2015, l’Epiphanie aura lieu le dimanche 4 janvier, (le 6 janvier tombant un mardi) et en 2016 la galette des rois sera dévorée le 3 janvier. La galette quant à elle peut se déguster dans la première quinzaine du mois de janvier.
Les origines de l’Epiphanie
L’Epiphanie est le résultat d’une longue tradition remontant très loin avant la naissance de Jésus et résultant d’un mélange de traditions païennes et chrétiennes. A l’origine, il s’agissait dans l’antiquité de fêter le dieu Dionysos. Dieu de la vigne, du vin, mais aussi de la fête et des excès dans la mythologie grecque, Dionysos est intimement lié aux saisons et donc aux cycles de la végétation. La fête donnée en son honneur au milieu de l’hiver, et concomitante avec le solstice d’hiver, symboliserait sa résurrection, le retour de la lumière et donc la renaissance de cette végétation.
On évoque aussi la fête païenne dite des « Saturnales » pour expliquer l’origine de l’Epiphanie. Cette fois, c’est le dieu Saturne qui était célébré par les Romains. Un temps associé à l’agriculture et aux semences, notamment grâce à une faucille qu’il porte à la main droite, ce dieu reste relativement mystérieux. « En sommeil » une grande partie de l’année, il renait chez les Romains au cœur de l’hiver, au « crépuscule de l’année », soit une période qui, cette fois, précède le solstice d’hiver. Il symboliserait plus généralement la protection des » iens » de la famille et de la cité.
Dans les premières communautés chrétiennes d’Orient, au IVe siècle, on commence à associer cette fête à la période suivant la naissance de Jésus. L’Epiphanie est née et correspond à une « manifestation » dans le grec ancien. Autrement dit : après avoir fêté la naissance de Jésus stricto-sensu pendant Noël, les Chrétiens vont commencer à célébrer le « messie », c’est-à-dire le personnage providentiel qu’il représente. Il faut donc chercher des signes de cette messianité, soit les premières manifestations qui authentifient le Christ. Elles sont au nombre de trois dans les prémices de la chrétienté : certains évoquent le premier miracle réalisé par Jésus lors des noces de Cana, d’autres parlent de son baptême dans l’eau du Jourdain, mais au plus proche de sa naissance, la première « manifestation » de son caractère sacré est vite associée à la quête et à l’adoration des rois mages qui, eux-mêmes, reconnaissant le Messie peu de temps après sa naissance.
Le 6 janvier, soit 12 jours après Noël, devient ainsi la toute première fête sacrée du calendrier liturgique. En Occident, l’Epiphanie va progressivement absorber les anciennes traditions romaines et païennes et on va petit à petit se réunir autour d’une galette pour la célébrer.
Les origines de la galette des rois et de la fève
Il faut remonter au XIIIe ou au XIVe siècle pour retrouver les premières traces du partage d’une galette lors de l’Epiphanie. Une galette, partagée en autant de portions que de convives plus une : la « part du pauvre », c’est-à-dire destinée au premier pauvre qui se présentait. On parle d’abord d’un gâteau doré et de forme ronde, une description qui peut rappeler le soleil et dont le culte des Saturnales. Pendant ces festivités de 7 jours, les excès étaient permis et il était d’usage d’offrir des gâteaux à son entourage. Une tradition qui, au Moyen-Age, est devenue celle du « gâteau des rois ». Pour certains, l’appellation viendrait de la redevance qu’il fallait verser à son seigneur à la même époque. Redevance généralement accompagnée elle-même d’un gâteau.
Quant à la fève, elle aurait précédé la galette puisqu’elle date elle aussi de l’empire romain. Il était d’usage en effet dans la Rome antique de tirer au sort le roi d’un festin grâce à un jeton noir ou blanc. Il est aussi dit qu’un roi était désigné par ce biais parmi les soldats d’une garnison ou dans une famille lors des Saturnales et qu’il pouvait ainsi, pendant une journée, réaliser tous ses désirs commander tout ce qu’il lui plaisait. Une légende rapporte également une autre origine de la fève : la légende de peau d’Ane, inspirée du conte de Charles Perrault. C’est ainsi en oubliant sa bague dans un gâteau destiné au prince que Peau d’Ane aurait inspiré cette étrange coutume.
Enfin, la tradition d’envoyer le plus jeune des convives sous la table pour désigner à qui revient chaque morceau de la galette serait arrivée à la même époque. Lors des Saturnales toujours, le maître de maison demandait en effet au plus jeune de la famille, censé être le plus innocent, de désigner à quel convive il doit distribuer la part qu’il tient en main. L’enfant est généralement surnommé Phébé (pour » Phœbus » ou » Apollon « ), en référence à un oracle d’Apollon.
La galette des rois : frangipane ou brioche ?
Avant d’évoquer la recette de la galette des rois, encore faut-il savoir quelle galette des rois il faut choisir. De nos jours, la galette composée de pâte feuilletée et de frangipane semble s’être imposée dans l’imaginaire. Mais quelle l’authentique galette des rois est-elle la frangipane, la briochée ou le gâteau aux fruits confits ? A l’origine, les galettes des rois étaient de simples pains dans lesquels un haricot était utilisé en guise de fève. Mais progressivement, plusieurs régions ont ajouté à cette galette de pain sa spécificité.
La brioche, encore en usage dans de nombreuses régions, notamment dans le sud de la France, serait donc la forme la plus traditionnelle de la galette des rois, puisqu’elle est la plus proche d’une boule de pain. Dans le Nord, mais aussi en Provence et dans le Languedoc, elle est devenue le » gâteau des rois « , recouverte de sucre et de fruits confits. La frangipane quant à elle serait née au XVIIe siècle sous l’impulsion d’Anne d’Autriche et de son fils Louis XIV. La galette feuilletée serait ainsi née à Paris à tel point qu’elle sera un temps surnommée » la parisienne « .
La recette de la galette des rois
La recette de la galette des rois moderne, la frangipane, peut effrayer les moins hardis en cuisine. Elle est pourtant des plus simples. Il s’agit d’associer une pâte feuilletée à de la frangipane, autrement dit un mélange de crème pâtissière, de beurre, de sucre et de poudre d’amandes. Il est généralement admis qu’une galette des rois frangipane, outre la pâte feuilletée, est composée environ pour un quart de beurre, pour un quart de sucre et pour un quart de poudre d’amande. Une composition basique à laquelle on ajoute des oeufs, du lait entier, et parfois du rhum, de l’amidon de blé ou de maïs, de la vanillé ou encore des amandes.
Sur Internet, les recettes de galette des rois foisonnent avec plusieurs variantes, allant de l’ajout de chocolat ou de noix de coco, à la disposition de pommes.
La fève de la galette des rois
Dernier élément de la galette des rois, la fève est la touche finale d’une Epiphanie réussie. A l’origine, il s’agissait d’une fève alimentaire, c’est-à-dire d’un légume-grain qui était le plus consommé en Europe. La fève est une plante solide qui peut se développer dans n’importe quel terrain, ce qui explique sa popularité dès le Moyen-Age. Issue d’une grande plante aux fleurs blanches qui peut dépasser un mètre de haut, la fève est d’abord contenue dans une gousse. Chaque gousse donne entre 5 et 10 grains, qui peuvent être consommés crus ou cuits, verts ou noirs.
Dès le XVIIIe siècle, les premières fèves en porcelaine apparaissent. Elles représentent d’abord l’enfant Jésus, pour reprendre la tradition chrétienne de l’Epiphanie. Mais à la révolution, les fèves vont prendre d’autres aspects, à commencer par celui du bonnet phrygien ou de la pièce en or. Après le second empire, cette fève en porcelaine se généralise et se régionalise, représentant toute sorte de personnages, d’objets ou de métiers. Au XXe siècle, la fève en plastique va encore multiplier les possibilités, transformant parfois l’objet en support publicitaire ou en figurine de dessin animé. La fève est ainsi devenue un objet de collection. Un musée situé à Blain, en Loire-Atlantique, y est consacré et rassemble des milliers de pièces.
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